Mind Overflow

Si vous ne voulez pas qu’on le sache, mieux vaut encore ne pas le faire

Guitar""Guitar - CC ADD Photography

C’est indéniable. Internet change les règles du jeu, dans tous les domaines. L’une des transformations les plus notables concerne la musique : les schémas du passé périclitent, les anciens modèles économiques sont voués à disparaitre. L’économie de la musique est amenée à se réinventer. Les majors du disque auront beau hurler à la mort, c’est un formidable processus qui est en marche. Reste qu’elles ont encore le choix : accompagner ces mutations ou rester sur le bas-côté. Avec les risques que cela comporte pour les employés de ce secteur.

Ainsi donc, plusieurs voies sont possibles : du CD musical interactif (plus ou moins proche des bonus sur les DVD) à la licence globale (aussi appelée contribution créative ; c’est une redevance assumée par les internautes intégrée dans leur abonnement Internet), sans oublier les licences ouvertes (comme les Creative Commons permettant à l’artiste de choisir les conditions de diffusion de sa musique) ou encore le “music ladder” (outil de sélection des artistes basé sur une évaluation de pairs à pairs).

Mais il existe également une autre possibilité : devenir soi-même producteur de musique. Ou plutôt : faire des internautes les nouveaux “mécènes” de la musique en les laissant financer les artistes de leur choix. C’est certainement le meilleur (ou le moins pire ;)) des systèmes : une sélection la plus naturelle et la plus démocratique possible. C’est sur ce principe que repose des entreprises comme MyMajorCompany ou Spidart.

L’idée est simple : si vous aimez un artiste inscrit sur l’un ou l’autre site, vous misez dessus pour l’aider à atteindre un palier financier (70 000 euros pour le premier site, 50 000 pour le second). Une fois que la somme est réunie, MyMajorCompany (ou Spidart) prend en charge la suite des opérations : enregistrer l’album dans des studios professionnels, réaliser le clip du premier single, fabriquer, distribuer et surtout promouvoir cet album sur tous les réseaux nécessaires (Cf la FAQ de MyMajorCompany). Bref, faire en sorte d’être le plus efficace possible avec les sousous :).

Et ça marche ! Pas moins de treize artistes ont déjà été produits sur MyMajorCompany, avec notamment le fameux Grégoire qui passe en boucle à la radio, Thierry de Cara, Joyce Jonathan, Agonie, EyeJack, Tom Gé, Irma ou encore Margaux… (je ne vais pas tous les lister :p).

En fait, si je vous parle de tout ça aujourd’hui, c’est parce qu’un jeune guitariste surdoué à la guitare de 17 ans découvert l’année dernière vit une expérience similaire en ce moment même. Inscrit sur Spidart, il a réussi à séduire suffisamment d’internautes par son talent puisque son compte virtuel chiffre désormais à 50 000 euros, seuil élevé mais nécessaire au lancement de sa carrière, avec entre autres la réalisation prochaine d’un double album. Mattrach, son surnom, devient ainsi le sixième artiste à être produit grâce aux internautes après Naosol (folk), Xavier Combs (pop, rap, RnB, soul…), Jalane (soul) et Jessica Marquez (accoustique). Mais contrairement à ces prédécesseurs, son domaine musical sera résolument rock !

Au final, avec treize artistes d’un côté et six de l’autre, on atteint la petite vingtaine d’artistes produits par les internautes. Vingt artistes. Peut-on encore considérer ce mouvement comme un simple épiphénomène ? Sans parler des opérations que j’ai déjà abordé dans ces lieux. Je veux bien sûr parler de Radiohead et Nine Inch Nails. Les internautes veulent bien financer les artistes. Ils ne veulent en revanche plus bouffer de la musique surgelée.

Partagez cet article !
  • Digg
  • del.icio.us
  • Facebook
  • Mixx
  • Google
  • Live
  • Ping.fm
  • Scoopeo
  • Technorati
  • Tumblr
  • TwitThis
  • Wikio
  • MySpace

Laisser un commentaire

Version Audio
Recharger l'image
Sponsors