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L’ikezukuri, 生き作り

Par Soren  //  Japon  //  1 commentaire

Comme vous le savez, je suis un passionné du Japon. Bien des aspects de ce pays sont fascinants, étonnants ou intrigants. Cela s’est confirmé lors de mon (premier) voyage fin mars 2008, où j’ai vécu une semaine dans la grande banlieue de Tōkyō.

Pourtant, je ne suis pas candide. Le Japon a également des travers et des zones d’ombre. Je ne vais pas vous citer l’éternel exemple du massacre de Nankin cependant. Ni de la chasse à la baleine d’ailleurs. Non cette fois, je vais plutôt m’attarder sur une tradition culinaire qui m’a quelque peu bousculé.

Il s’agit de l’ikezukuri (生き作り ou ikizukuri, 活け造り). C’est en lisant le billet d’Henri Michel, sur BienBienBien, que j’ai découvert cette pratique. Vous le savez sans doute, le Japon est un archipel composé d’un bon millier d’îles. Et comme tous les peuples encerclés par la mer, la pratique de la pêche est ancestrale. Il n’est donc pas étonnant que le poisson (et bien évidemment le riz) soit à la base de l’alimentation des quelques 127 millions de Japonais.

Or, les Japonais étant manifestement très à cheval sur la fraîcheur du poisson, il s’est développé une forme de préparation tout à fait étonnante dans la gastronomie nippone. L’ikezukuri consiste ni plus ni moins à servir le poisson vivant au client. Une fois pêchée, la bête est ouverte, vidée et préparée pour être dégustée. Oui, alors que l’animal gigote encore, suffoquant et mourant de ses blessures.

Pour le coup, difficile de garantir une fraicheur encore plus prononcée. Peut-être qu’en le consommant, le poisson palpite encore dans la bouche du gourmet ? J’ai jeté un œil sur YouTube pour voir quelques vidéos amateurs sur le sujet. Franchement, ce n’est guère réjouissant à regarder, et pourtant j’apprécie énormément le sashimi. Mais en transposant cette pratique sur d’autres animaux, c’est assez insoutenable.

Vous imaginez, vous, manger un civet de lapin alors qu’il remue encore ? Ou savourer un poulet encore tiède ? Bref, une fois n’est pas coutume, je m’abstiendrai de poster une vidéo ici. J’aime trop les bêtes pour ça ;-). Ah, et au cas où : la photo ne représente absolument pas un plat d’ikezukuri. C’est toujours ça !

P.s. : et si la pratique existe pour le poisson, elle a également cours pour d’autres pays : Chine, Corée du Sud et Taïwan. Et pour d’autres mets, comme les crevettes ou le poulpe…

Photo : Japanese horse mackerel sashimi (鯵の活造り) – CC BY-NC-SA Maynard

1 commentaire to “L’ikezukuri, 生き作り”

  • Oh on a rien à envier au Japon tu sais… Nous faisons de même pour les cuisses de grenouilles, arrachées alors que les bestioles sont encore en vie…

Vous avez la parole, prenez-là mon vieux !

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