Le guide d’autodéfense numérique : hors connexions

Inquiet pour vos libertés numériques ?

Vous n’êtes pas le seul. Avec l’émergence des systèmes informatiques est progressivement apparue l’idée d’une entité froide, désincarnée et omniprésente. Si vous avez lu le célèbre roman de George Orwell, 1984, vous la connaissez bien : je veux bien sûr parler de Big Brother. Rares sont les personnes à méconnaitre désormais la fameuse expression « Big Brother is watching you ». La surveillance d’Internet, la multiplication des caméras de vidéosurveillance, la généralisation du fichage… les raisons ne manquent pas pour s’inquiéter des atteintes aux libertés fondamentales et à la vie privée de la population.

Évidemment, beaucoup ne sont pas restés inactifs devant ces évolutions inquiétantes. On ne compte plus les guides, les conseils pratiques et autres astuces expliquant comme louvoyer – autant que faire se peut – entre les tentatives de contrôle et de surveillance des individus. En France d’ailleurs, les justifications ne manquent pas. Le dernier projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure en est d’ailleurs un exemple, au regard de son volet « informatique et Internet« .

Parmi les pouvoirs de la LOPPSI, nous retrouvons l’obligation de filtrer les adresses IP désignées par arrêté du ministère de l’intérieur, la mise en place par l’administration d’une liste noire non-publique des sites web (les FAI auront l’obligation de bloquer l’accès à ces sites web), l’utilisation de moyens (physiquement ou à distance, avec l’autorisation du juge des libertés) pour s’introduire dans des ordinateurs et en extraire des données dans diverses affaires, allant de crimes graves (pédophilie, meurtre…) au trafic d’armes, de stupéfiants, au blanchiment d’argent, mais aussi au délit « d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger en France commis en bande organisée », sans le consentement des propriétaires des ordinateurs« .

Il n’est bien entendu pas question ici de remettre en cause l’une des missions fondamentales de l’État, à savoir protéger la population. Personne ne souhaite encourager les crimes graves, le blanchiment d’argent ou le trafic d’armes. Cependant, la LOPPSI non seulement de nombreux domaines, tout en regroupant des activités qui ne semblent pas avoir de liens directs. Difficile de croire qu’un crime grave, comme la pédo-pornographie, partage le même texte de loi qu’une « banale » aide à un étranger en situation irrégulière.

Pour autant, la sécurité nécessaire ne doit pas se faire au détriment des autres valeurs. Des autres droits des citoyens. Tout le monde connait certainement la célèbre tirade de Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis : quiconque abandonne un peu de liberté pour se sentir en sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre. Et je vous le donne en mille, le projet de loi LOPPSI – du moins pour son volet « informatique et Internet » est particulièrement critiqué sur le grignotage des libertés individuelles.

Pour mieux s’armer face à ces atteintes, je vous recommande la lecture d’un document PDF très bien renseigné, intitulé Guide d’autodéfense numérique. Ce premier tome, de 196 pages, s’intéresse particulièrement à l’ensemble de l’informatique « hors ligne » (d’où son titre, hors connexions). On y aborde notamment le matériel informatique, les logiciels, le rangement des données, les traces, les logiciels malveillants, les mots de passe, le chiffrement, la suppression de fichiers…

Photo : guide d’autodéfense numérique.

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