
Mis en service il y a quatre jours, le Large Hadron Collider (LHC ou grand collisionneur de hadrons) fascine. De par ses dimensions d’abord, puisqu’au final le tunnel souterrain fait environ 27 km, mais également par les découvertes potentielles que l’accélérateur à particules peut faire (au hasard, le Boson de Higgs ou la supersymétrie).
Mais le LHC a également véhiculé de nombreux fantasmes, souvent injustifiés, dans les grands médias généralistes ou sur Internet, l’inquiétude récurrente étant l’apparition de trous noirs causée par l’activité de la machine. Et justement, loin de calmer les craintes, voilà qu’on apprend que le réseau informatique lié au LHC s’est fait pirater par des hackers grecs, le GST (pour Greek Security Team) !
Si le GST n’a pu pénétré que le premier niveau du réseau, le groupe a quand même laissé une douzaine de fichiers ainsi qu’un défacement d’une des pages du réseau (www.cmsmon.cern.ch, page fermé à l’heure actuelle). James Gillie, porte-parole du CERN a toutefois tenu à se montrer rassurant : pas de réels dégâts hormis les fichiers et la page défacée. De plus l’action "a été très rapidement" détectée par les membres du CERN.
Néanmoins, les scientifiques estiment l’avoir échappé belle. Si les hackers grecs avaient atteint le second niveau du réseau, ils auraient pu affecté le bon fonctionnement du Compact Muon Solenoid (CMS), l’une des expériences majeures du LHC. Néanmoins, les informaticiens chargés du réseau ont depuis verrouillé la page défacée et ont supprimé les fichiers laissés par les pirates. De plus, ils ont veillé à l’absence de porte dérobée qui permettrait aux pirates de revenir discrètement dans le système informatique du LHC.

Depuis cet évènement, le CERN a décidé de mettre en place un groupe de travail dont l’objectif est de travail sur la stabilité et la sécurité informatique afin que ce genre d’incidents ne se reproduise plus.
Si vous voulez découvrir le contenu du message laissé par les pirates grecs, vous pouvez lire une traduction en anglais sur Grayhat Forensics.
Bref, c’est guère rassurant de voir le système informatique d’une structure aussi importante que le CERN se faire pirater aussi rapidement (et facilement ?). Enfin, de là à penser que les pirates auraient pu déclencher la fin du monde, il faut pas exagérer non plus !
Au fait, si vous voulez savoir si le LHC a détruit la planète, le mieux c’est encore de consulter ce site Internet.