Malheureusement pressenti pour succéder à Eric Besson (2009 : l’année noire du web français), Frédéric Lefebvre a été interviewé ce matin sur BFM. Avant d’attaquer le contenu de l’entretien, deux choses tout d’abord. Premièrement, félicitations à Jean-Jacques Bourdin pour avoir mis en difficulté le député et le porte-parole de l’UMP. Il existe donc toujours, et c’est une chance, des journalistes français qui n’hésitent pas à creuser un peu plus, à gratter cette couche de vernis pour déstabiliser l’invité, le mettre en porte-à-faux ou le forcer à se révéler. Secundo, heureusement que certaines émissions sont capturées et diffusées sur le web ! Sans doute que BFM a une audience respectable, mais grâce aux plate-formes comme YouTube ou DailyMotion, l’impact est démultiplié. En l’espèce, c’est une bonne chose.
Revenons à nos moutons. Puisque son nom revient comme successeur potentiel d’Éric Besson, Jean-Jacques Bourdin a tenu à le tester un peu sur ses connaissances du web. C’est vrai, quand on propose de taxer, contrôler et filtrer les sites web 2.0, on suppose que le bonhomme qui propose cette idée connait un minimum le sujet non ? Seulement, si on en a pas la moindre idée, ça fait tâche. Et à la question qu’est-ce que le web 2.0 ?, Frédéric Lefebvre se lâche :
J.J.Bourdin :
“Qu’est ce que le Web 2.0 ?”F. Lefebvre:
“Le web 2.0 c’est heu… tout simplement… heu… le… l’internet d’aujourd’hui, c’est à dire… heu… le… le… ce que… enfin… ce sur quoi surfent tous les Français, moi comme les autres.”J.J.Bourdin :
“C’est à dire ?”F. Lefebvre :
“Ben, c’est à dire, heu… internet… d’aujourd’hui…”J.J.Bourdin :
“Oui, c’est à dire ?”F. Lefebvre :
“Ben, je sais pas ce que vous voulez me faire dire de particulier…”J.J.Bourdin :
“Facebook, MySpace : c’est les réseaux sociaux !”F. Lefebvre :
“Facebook ça est, par exemple, l’UMP, aujourd’hui on est en train de lancer plusieurs grosses opérations sur Facebook.”
Délicieux et consternant.
Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec la nomination de John Bolton au poste d’ambassadeur américain à l’ONU sous l’Administration Bush, alors que le gaillard était un ferme partisan en faveur de la suppression de l’organisme international (dans l’article de Wikipédia, lisez donc ses citations à propos des Nations-Unies ou le passage “Un éléphant dans un magasin de porcelaine”. Triste).
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6 commentaires pour le moment
c’est du lourd … dans le mauvais sens du terme. L’idée que ce pantin de sarkozy prenne la place de Besson me répugne profondément.
Mais quel internet pour demain ? j’ai peur, très peur =’(
À ce sujet, Autheuil, un bloggeur, m’a surpris dans un de ses billets, puisqu’il posait la question sous cette forme : “faut-il être un geek pour s’occuper du web ?”, en élargissant l’idée à : faut-il être un sportif de haut niveau pour s’occuper du sport, faut-il être un médecin pour s’occuper de la santé etc etc.
Or, le terme web 2.0 n’est pas le plus opaque du web, et lorsqu’on prétend vouloir taxer les sites web 2.0, on s’attend à ce que le commanditaire de cette taxe sait de quoi il parle… qu’il soit entouré de conseillers techniques ou non.
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[...] au poste de secrétaire d’État à l’économie numérique, il n’a pas su profiter de l’erreur de Frédéric Lefebvre pour gagner du crédit politique auprès des [...]
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