Denied - CC Nooone
DADVSI, DMCA, EUCD, Hadopi… certains de ces noms vous sont certainement familiers et résonnent pour beaucoup comme une volonté des politiques de reprendre la main sur le réseau des réseaux, Internet. Pour bon nombre de nos dirigeants, Internet est vu comme une jungle, un far-west, une zone de non-droit où le pire côtoie le pire, du sabotage des industries culturelles jusqu’aux thèses du complot qui trouvent un écho important sur le web, en passant par la fin du “off” et l’émergence d’un véritable contre-pouvoir qui est une menace directe pour l’establishment et le mainstream. Et forcément, nos chers gouvernants ne sont décidément pas enclins à nous laisser trop de liberté, puisque cela remettrait en cause leur pouvoir et leur statut au profit de l’émergence d’un véritable pouvoir démocratique et citoyen.
D’où la volonté de mettre de “civiliser” Internet, bien souvent en utilisant des arguments imparables et qui remportent naturellement l’adhésion de tous : lutte contre le terrorisme, contre la pédopornographie, j’en passe et des meilleurs…
Alors, le web est-il menacé ? Va-t-on voir apparaitre des mesures de filtrage dans nos démocraties ? Rien est moins sûr comme le souligne le rapport d’Ipoque, le leader européen dans la fourniture de matériel d’espionnage et de filtrage de contenus Internet. En effet, l’entreprise, qui a l’habitude de travailler avec les institutions, les entreprises et les FAI, a rendu public un document qui ne fait décidément pas l’éloge de son travail.
Passant en revue les différentes méthodes de filtrage (blocage DNS, filtrage URL, injection de fichiers “fakes”, tatouage numérique, DRM, détecteurs…), Ipoque dresse un constat pour le moins inattendu venant d’une entreprise spécialisée dans l’espionnage et le filtrage : il est impossible techniquement de filtrer Internet. Et donc, n’ayons pas peur des mots, de le censurer. Et la lutte contre l’échange de fichiers protégés par les droits d’auteur semble toujours plus illusoire…
Vous me direz, pourquoi donc Ipoque juge-t-il la censure du net impossible ? Hé bien les politiques ont tendance à croire qu’Internet est un support “stable” comme pourrait l’être la télévision ou la radio. Or, le réseau évolue sans cesse, les usages se modifient chaque jour, les développements technologiques sont constants. Il est donc irréaliste de mettre en place des mesures qui ne sont finalement pas adaptées à la nature de ce qu’est le web.
Pour avoir en détails le rapport d’Ipoque sur chaque technique de filtrage, je vous invite à poursuivre la lecture sur le billet de ReadWriteWeb, un rapport souligne l’ineficacité des mesures de filtrages à venir sur le web.
Tes deux premiers paragraphes expliquent fort bien la situation ! le web est le lieu ou la liberté humaine s’exprime dans sa totalité, pour le meilleur mais aussi pour le pire …
C’est un peu le far-west Internet, un peu d’ordre ne peut pas forcément être mauvais, mais c’est de toute façon impossible alors il faut faire avec et sois même faire le tri.
Et qu’on évite de scander la sacro-saint liberté comme seul argument. Arrêtons un peu la mauvaise foi, le piratage c’est évidemment du vol, le fait que tout le monde puisse dire tout et n’importe quoi sur la toile permet aussi à des fausses informations et des idées nauséabondes de se propager, et c’est normal que les gouvernants dirigent, c’est pour ça qu’on les a élus, car ça demande quand même des vraies qualités de diriger.
Bref un petit peu de mesure, car sans contrôle l’anarchie n’est pas loin.
@ Zeb : pourtant, le droit français s’applique déjà sur Internet sans pour autant passer par des mesures strictes qui peuvent parfois laisser place à des dérives. La CNIL par exemple exerce un contrôle et je me souviens d’une célèbre affaire concernant la vente d’objets nazis qui entraina une décision de justice pour interdire son accès en France.
Alors d’accord, ce sont des contrôles a posteriori, mais l’avantage est bien là : ça permet à ceux violant les lois de s’exposer sur le net. Si ce dernier est totalement verrouillé et filtré, l’utilisation de logiciels et de réseaux chiffrés, anonymes et davantage décentralisés va exploser ! Déjà 1/5e des logiciels P2P sont développés dans cette optique…