GarageGarage - CC Atelier Teee

Nous sommes des millions, ils font de nous des pirates.

Je prends le parti des pirates.
Ils sont, nous sommes, des millions, en France, chaque jour à échanger des œuvres : des tubes, des films à la mode, mais aussi des films et des disques rares, introuvables, des œuvres oubliées ou «tombées» dans le domaine public.

Ces pratiques sont là pour durer. Elles sont inscrites dans la révolution numérique.
Les tentatives d’interdire les échanges sur Internet - par l’intimidation ou par le filtrage - sont vaines.
Leur coût en termes de libertés publiques est inacceptable.
Cantonnées dans la clandestinité, ces pratiques de partage ne donnent pas, il est vrai, le meilleur d’elles-mêmes.
C’est au grand jour qu’elles révèleront toutes leurs potentialités.

Il est grand temps de reconnaître ces pratiques. De cesser cette guerre contre le public et la jeunesse.
En attendant ce jour, je prends le parti des pirates.

Je déclare que je suis l’un d’entre-eux.
Je déclare avoir consommé, remixé ou diffusé des œuvres culturelles.
Alors, pour eux je suis un pirate.

Blogueurs, activistes, journalistes, spécialistes des nouvelles technologies, développeurs…ou simples internautes. Leurs origines sont diverses, mais ils ont su se retrouver autour d’une certaine vision de la citoyenneté s’exprimant autrement. “Ils”, ce sont les premiers signataires du manifeste du Réseau des Pirates, mouvement né des débats autour de l’Hadopi et exprimant une nouvelle forme de militantisme 2.0. Et on est loin des groupuscules dépeints par Christine Albanel. Si, si, les fameux cinq gus dans un garage, la désormais très célèbre dépêche du ministère de la culture diffusée sur TV5 avec l’AFP.

Et si le lancement officiel du Réseau des Pirates n’était attendu que demain, l’enthousiasme des internautes a finalement eu raison de la surprise concoctée par les fondateurs du mouvement. Mis en ligne dans l’après-midi, la pétition “Pacte des libertés numériques” affiche déjà plus de 1 700 signataires, et nul doute que ce nombre est appelé à grandir vite, très vite sur Internet. Mais le véritable objectif n’est pas là : si les internautes sont assez bien sensibilisés sur ces thématiques, l’enjeu est d’atteindre “madame Michu”, archétype de la personne n’ayant peu ou pas d’activités sur le net et n’étant pas vraiment au fait de ce type d’actualité.

Peut-être qu’à terme, le Réseau des Pirates évoluera en un groupe plus structuré et peut-être davantage politisé, un peu à l’image du Parti Pirate Suédois qui affiche plus de 12 000 adhérents. 12 000 gus en somme… imaginez la taille du garage ;)… et imaginez s’ils en sortent pour aller voter :)…

Le pacte :

  • 1) Préserver les libertés numériques
  • 2) Protéger le droit à la vie privée
  • 3) Encourager la libre circulation des connaissances scientifiques
  • 4) Préserver et étendre le domaine public des créations de l’esprit
  • 5) Donner un coup d’arrêt à l’extension de la propriété intellectuelle et au renforcement de ses mécanismes d’exécution
  • 6) Préserver le principe de neutralité de l’internet dans le cadre de régulation européen en matière de télécommunications
  • 7) Promouvoir un projet de directive reconnaissant les droits et libertés numériques des salariés
  • 8) Favoriser l’implication des citoyens dans le débat public et l’évaluation des politiques publiques européennes
  • 9) Promouvoir au niveau européen et national une approche exigeante de l’interopérabilité
  • 10) Soutenir les initiatives sociétales visant les mêmes objectifs.

“D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez.”

Mohandas Karamchand Gandhi

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