juil
30

Le VPN IPREDATOR à l’épreuve de BitTorrent et du jeu en ligne

Par Soren  //  The Internets  //  7 commentaires

BitTorrent Download
BitTorrent Download – CC BY-SA nrkbeta

Ce billet fait suite à celui rédigé il y a deux jours portant sur la méthode VPN IPREDATOR proposée par l’équipe suédoise à l’origine de The Pirate Bay. J’y détaillais en particulier l’origine d’un tel projet avec un bref rappel historique, ainsi qu’une explication générale sur le mode de fonctionnement d’un réseau virtuel privé. Par ailleurs, si IPREDATOR n’a pas été spécifiquement conçu pour lutter contre Hadopi, il est en réalité tout à fait recommandé pour se préserver de l’usine à gaz concoctée par le gouvernement. D’où mon billet et mon utilisation ;-).

Donc, après quelques mesures effectuées en téléchargement direct selon différentes situations (source, taille, type de priorité, nombre de fichiers…), je continue mon tour d’horizon pour mettre à l’épreuve IPREDATOR dans une utilisation quotidienne. Si le surf classique n’est quasiment pas impacté, qu’en est-il des échanges BitTorrent ou du jeu en ligne ? J’ai donc d’abord fais un test sous BitTorrent avec le client µTorrent 1.8.3 ; mes réglages étaient les suivants : limite de réception réglée à illimité, limite d’émission positionnée à 15 Ko/s.

Pour voir les caractéristiques de ma ligne ADSL, rendez-vous dans le billet précédent :o). Et pour rappel, les fichiers ont été choisis plus ou moins par hasard ; les résultats ne doivent être lus qu’en ayant bien en tête qu’ils ont été réalisés dans des conditions spécifiques. De plus, en parallèle du téléchargement, je continuais de surfer sur le web, notamment sur des plates-formes de streaming audio et vidéo. D’où sans doute des résultats peu probants ou décevants.

Premier test :

  • Téléchargement : ***.avi (film japonais)
  • Type : fichier vidéo (.avi)
  • Taille : 1,38 GiB
  • Source : The Pirate Bay (tracker BitTorrent public)
  • Sources : 72
  • Clients : 66
  • Temps total de téléchargement : 4 heures
  • Moyenne de téléchargement : 157,5 Ko/s

Les statistiques sont assez proches de ce que je peux avoir sans VPN, même si la vitesse est légèrement inférieure à ce que je connais habituellement. Pour autant, le débit est assez stable, avec parfois quelques pointes notables au dessus de 200 et de 250 Ko/s. Je précise qu’en parallèle du téléchargement, je vaquais à différentes occupations, ce qui a nécessairement impacté les résultats. Donc le VPN est non seulement viable, mais surtout recommandé ;-).

Deuxième test :

  • Téléchargement : ***.avi (film anglais)
  • Type : fichier vidéo (.avi)
  • Taille : 706,88 Mb
  • Source : Mininova (tracker BitTorrent public)
  • Sources : 459
  • Clients : 464
  • Temps total de téléchargement : 5 heures
  • Moyenne de téléchargement : 77 Ko/s

Même exemple ici, mais sans graphique, avec un fichier plus petit, avec plus de sources, mais néanmoins avec un temps de récupération plus long. Comme je l’ai indiqué auparavant, c’est délicat de tirer de grands enseignements de quelques téléchargements sur BitTorrent, car plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : le nombre de téléchargements, la disponibilité de la ligne, les réglages effectués, les sources, le poids…

Au final, sur BitTorrent, j’ai quand même le sentiment d’avoir des vitesses relativement proches de ce que j’ai habituellement, sur des trackers publics. Les vitesses sont convenables et je n’ai pas à attendre trop longtemps pour récupérer un contenu sur Internet. En revanche, les trackers privés sont certainement à privilégier car bien souvent, les participants sont bien plus enthousiastes pour échanger des pièces :-). Sans parler des réglages !

Et pour le jeu en ligne alors ?

Les mesures sont plus « délicates » à faire, puisque j’ai accès à moins de données chiffrées. Enfin, j’ai essayé de tirer quelques informations malgré tout, et surtout vous faire part d’un long retour d’expérience d’un mois.

J’ai testé le VPN uniquement sur World of Wacraft. D’une part, parce que c’est l’un des jeux les plus populaires en France et dans le monde, et d’autre part il m’aurait fallu réinstaller Guild Wars, Battlefield 2 ou n’importe quel autre jeu pour mettre à l’épreuve IPREDATOR. Et franchement, j’avais la flemme de me farcir une demi-heure d’installation pour quelques captures d’écran ;-).

D’autant qu’avec WoW, j’ai collecté des « informations » sur une durée d’environ un mois, puisque dès que j’ai été invité à la beta privée début juillet ; j’ai donc très rapidement éprouvé le service, afin de voir un peu ce qu’il avait dans le ventre. Si vous ne jouez pas à WoW, il faut savoir que le jeu indique régulièrement la qualité de votre connexion à travers une jauge de trois couleurs différentes : vert pour un bon temps de réponse (de mémoire, la latence est sous la barre des 300 ms), jaune pour un temps de réponse moyen (sous la barre des 500 ms) et rouge si le délai est au-dessus de 800 ms. J’ai un doute sur les niveaux exacts, mais je crois que c’est ça.

Premier test :

  • Serveur : Illidan (FR), côté Horde (reroll)
  • Population du serveur : importante
  • Latence constatée : entre 200 et 260 ms
  • Temps du test : une heure
  • Autre joueur rencontré : non
  • Note : ce test s’est principalement effectué dans des régions « calmes », avec une faible possibilité de croiser d’autres joueurs. Le jeu PVE est largement faisable dans ces conditions.

Jouant à WoW depuis plus de quatre ans, j’ai toujours eu une bonne connexion. Bien entendu, il m’est arrivé d’expérimenter des pics de latence parfois assez impressionnants (j’étais monté à des scores invraisemblables de plusieurs dizaines de milliers de ms… par exemple 20 000 ms. Autant dire que c’est proprement injouable ;-P). Et hormis ces cas de figure exceptionnels, j’ai rarement été embêté par une latence élevée, même si j’ai parfois été déconnecté sauvagement.

Bref, la plupart du temps, j’ai une latence qui oscille entre grosso modo entre 120 et 200 ms, ce qui est très correct. Parfois, lorsque le jeu accueille beaucoup de joueurs dans un même endroit (dans une capitale ou devant un donjon), la latence monte entre 180 et 300 ms, mais cela reste toujours jouable. En instance, raid ou PVP, c’est pareil, je n’ai jamais eu trop de soucis, la jauge restant la plupart du temps verte.

Alors quand j’ai eu un accès à IPREDATOR, j’étais impatient de voir si le jeu était encore jouable malgré la présence d’un VPN. Hé bien les premiers jours, ça n’a pas été très concluant ! J’ai eu des pics à plus de 2 000 ms et jusqu’à 5 000 ms. De mémoire, cela a duré les deux-trois premiers jours, puis la latence s’est progressivement calmée, sans doute suite à des aménagements de The Pirate Bay pour supporter l’arrivée de plusieurs milliers de nouveaux beta-testeurs ;-).

Deuxième test :

  • Serveur : Cho’Gall (FR), côté Alliance (main)
  • Population du serveur : moyenne
  • Latence constatée : entre 200 et 280 ms. Des pointes sporadiques dans des régions peuplées, mais sur de très courtes périodes.
  • Temps du test : six heures
  • Autre joueur rencontré : oui
  • Note : ce test s’est déroulée notamment lors d’une soirée raid, pour autant la latence est restée très convenable malgré la présence de 24 joueurs instanciés.

Quoiqu’il en soit, depuis cet épisode, je n’ai pas eu une latence trop médiocre. Pour autant, il est clair que je n’atteint pas (pour l’instant) les mêmes vitesses qu’avec une connexion « nue », c’est-à-dire sans réseau virtuel privé. En moyenne, sous IPREDATOR, ma connexion à World of Warcraft tourne entre 230 et 400 ms. Parfois, cela peut monter jusqu’à 700 ms, mais elle se stabilise assez vite à des seuils plus acceptables.

Bien entendu, ces scores seront interprétés différemment selon les joueurs et surtout selon les rôles que vous avez dans un raid ou dans une équipe PVP. Ainsi, je ne suis pas totalement certain qu’un soigneur tolère une latence trop élevée. À l’inverse, un joueur spécialisé dans les dégâts peut certainement maintenir son cycle DPS en anticipant ses prochaines actions et les prochaines réactions du boss ou des créatures qu’il affronte. À ce niveau, vous êtes seul juge !

Note : si je n’ai pas testé le VPN sur d’autres jeux, il me parait évident que dans le cadre d’un FPS par exemple, ces scores ne sont pas acceptables, surtout si vous évoluez à un haut niveau. La réactivité est cruciale pour ne pas se faire fragger dans tous les sens, alors le VPN n’est pas vraiment adapté au jeu en ligne. Privilégiez-le autant que possible pour d’autres activités en ligne =D.

Pour « conclure » de test assez informel et tout à fait non-scientifique, IPREDATOR a de très bonnes performances et les internautes n’auront pas beaucoup de soucis pour une navigation classique, du téléchargement direct ou via le protocole BitTorrent. Pour les jeux vidéo en ligne, c’est davantage mitigé, puisque pour le moment, le VPN montre rapidement ses limites lorsqu’il faut être très réactif sur un jeu ; or le délai de réponse avec le serveur hôte est rallongé avec le réseau virtuel.

Mais ce n’est pas forcément important de masquer ses activités vidéoludiques aux yeux de tous ! Le reste en revanche…. ;-)

P.s. : oui, j’ai conscience que la dernière image n’a rien à voir avec le sujet du billet.

7 commentaires to “Le VPN IPREDATOR à l’épreuve de BitTorrent et du jeu en ligne”

  • J’étais justement en train de me demander l’utilité de jouer à Wow via le VPN… Finalement tu as répondu à ma question à la dernière ligne ^^’

    Est-ce que tu sais quand iPredator sera disponible ? Je n’ai pas trop suivi l’actualité mais à ce que j’ai pu lire, il me semble que c’est pour tout bientôt.

  • @ Jenn : à la limite, si tu joues en ligne et que tu télécharges en parallèle, ça peut quand même se justifier :-) !

    Mais à nouveau, on tombe sur le problème de la latence : entre le jeu en ligne, le téléchargement et le VPN, ça peut faire beaucoup pour une même connexion ! Surtout si tu la partages dans un seul et même foyer =P.

    Quand à IPREDATOR, effectivement le lancement est « pour bientôt », mais aucune date n’a encore été arrêtée. Peter Sunde, le porte-parole de The Pirate Bay, a indiqué que l’infrastructure est prête.

    Donc, une question de semaines ?

  • Il faut être kamikaze pour tout accumuler, jeu+download, il faut aimer le lag ^__^

    A mon avis ils attendent la rentrée, c’est une période creuse pour le moment… Ca serait pas très « productif » de le lancer durant cette pause estivale. En tout cas, je me réjouis de voir ce que ça va donner (tant du côté performance que juridique et toutes les petites histoires qui vont assurément suivre ^^).

  • D’autant plus que les administrateurs de The Pirate Bay sont en procès en Suède et aux Pays-Bas, ce qui n’aide pas à avoir l’esprit tranquille, avec toutes ces astreintes financières !

  • Sur Ipredator depuis deux jours : voilà ce que je peux en conclure :
    Étrangement, la vitesse de mes téléchargement passent de 50Ko/s (sans Ipredator) à 500Ko/s avec Ipredator connecté.
    Le changement chez moi est donc radical.

  • Salut,
    j’utilise ipredator depuis ce matin,
    j’ai un abonnement de 2Mo chez norange, en règle général je DL autour de
    200 à 300 ko/s avec microtorrent
    et la je suis au max à 40 ko/s
    quand je fais un test de vitesse de la ligne adsl je suis à 600 Mo/s
    donc moi je suis plutot décus !!!
    A+

  • Apparemment, les retours d’expérience divergent. Je n’ai pas suivi avec précision l’actualité d’IPREDATOR, mais il n’est pas inconcevable que les responsables aient envoyé de nombreuses autres invitations entre temps.

    Avec l’arrivée probablement massive de nouveaux internautes, l’infrastructure est peut-être à la peine et occasionne quelques désagréments ;-).

Vous avez la parole, prenez-là mon vieux !

CAPTCHA Audio
Rafraîchir l'image