Election du Parti pirate en France : 2,08 % aux législatives partielles

Si vous n’avez pas suivi l’actualité palpitante de la 10e circonscription des Yvelines, sachez qu’une élection législative partielle a eu lieu dimanche soir. Christine Boutin, démissionnaire de son poste députée, a ainsi précipité différentes divisions administratives (Monfort-l’Amaury, Rambouillet, Saint-Arnoult-en-Yvelines et Maurepas) dans un scrutin qui opposait principalement le candidat UMP Jean-Frédéric Poisson et la candidate Vert Anny Poursinoff.

Mais, me direz-vous, pourquoi donc nous parles-tu de cette zone qui est à des années-lumières de mes centres d’intérêts ? Hé bien, c’est qu’un mouvement politique relativement récent dans le paysage politique français a émergé lors des discussions sur la loi DADVSI au parlement. Oui, je veux parler de cette fameuse formation qu’on retrouve dans de nombreux autres pays et défendant les mêmes valeurs : le Parti pirate.

Maxime Rouquet, étudiant en ingénierie informatique de 23 ans, suppléé par Laurent Le Besnerais, game designer de 33 ans, est ainsi devenu le premier candidat étiqueté « Parti pirate » en France. Premier candidat, donc première élection. Et pour ce baptême du feu dans l’arène politique, une question est sur toutes les lèvres à l’issu du vote : combien ont fait les pirates dans les Yvelines ? 2,08 %.

Évidemment, je vous vois venir avec vos gros sabots : « flop », « échec », « EPIX FAILZ » et autres joyeusetés. Permettez-moi de disconvenir respectueusement :-). 2,08 %, c’est un score en réalité plutôt bon au regard de l’inexpérience du parti d’une part, de sa jeunesse d’autre part et du contexte politique français. Si les groupes UMP, Verts et Parti socialiste sont loin devant avec des scores respectifs de 43,92 % (9 993 voix), 20,15 % (4 58 voix) et 12,44 % (2 829 voix), le Parti pirate est pourtant à quelques longueurs de partis plus anciens et plus classiques : le Front National a récolté 4,03 % des voix, tandis que le PCF est juste devant avec 4,72 %.

De plus, comme je le disais plus haut, la mouvance pirate est véritablement internationale. Si aujourd’hui le Parti pirate allemand et suédois ont pu investir le Bundestag (le parlement allemand) et le parlement européen, il faut se souvenir que les premiers résultats de ces formations étaient franchement médiocres : 0,6 % des voix lors des premières élections législatives de 2006 pour le Parti pirate suédois. Trois ans plus tard, il dépasse les 7 %.

Ne nous le cachons pas, le contexte actuel est plus favorable aux Partis pirates : le procès très médiatique (et politique) de The Pirate Bay, l’évolution juridique dans de nombreux pays  (DADVSI, Hadopi, Loppsi, loi Orwell en Suède…), démocratisation des réseaux sociaux et  des échanges tous azimuts. Un cocktail efficace. Reste à savoir si l’avenir du Parti pirate suivra un chemin identique : la route sera difficile, dans la mesure où la France n’est (hélas ?) pas la Suède :-).

Et bonne nouvelle, le Parti pirate Canal Historique et le Parti pirate français ont finalement décidé d’officialiser leur fusion. Une bonne nouvelle.

Les choses évolueraient donc bel et bien ;-).

1 Comment

  1. sablette says:

    sans le parti pirate, l’abstention aurait été d e20 % au lieu de 78, mais est-ce la bonne façon de faire élire un député ?…

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