2012 – un film sur notre non-avenir

Les Mayas, l’une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde aussi. Depuis, les astrologues l’ont confirmé, les numérologues l’ont prédit, les géophysiciens trouvent cela dangereusement plausible, et même les experts scientifiques gouvernementaux finissent par arriver à cette terrifiante conclusion.
La prophétie maya a été examinée, discutée, minutieusement analysée. En 2012, nous saurons tous si elle est vraie, mais quelques-uns auront été prévenus depuis longtemps…
Lorsque les plaques tectoniques se mettent à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant Los Angeles au passage, Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme des millions d’individus, dans un voyage désespéré. Tous ne pourront pas être sauvés…

C’est dimanche soir que j’ai assisté à la fin du monde, prophétisée par les Mayas et portée au cinéma par Roland Emmerich. Le synopsis, piqué sur Allociné, annonce la couleur. Ça va péter. Et tout le monde s’accorde à dire que notre espèce et notre civilisation vont prendre fin au bout de 2h40 d’effets spéciaux plus spectaculaires les uns que les autres.

2012 est un film ambivalent. Rien à redire sur les effets spéciaux : ça explose, ça brule, ça s’effondre et ça inonde. Si vous adorez les FX, 2012 est l’un des films à ne pas rater cette année, sous aucun prétexte. D’ailleurs, 2012 est presque un plaidoyer pour le cinéma. Franchement, je suis convaincu que l’intensité de certaines scènes serait décevante sur un bête DVDScreener. J’imagine d’ailleurs le film en 3D… on s’accrocherait au siège !

Et pourtant, si visuellement 2012 tient son rang, on se demande si le staff avait encore les moyens de se payer un scénariste. Car le scénario est d’une grande pauvreté. Franchement, on surfe sur les poncifs du genre : un écrivain – le héros – en mal de notoriété, son ex-femme qui refait sa vie avec un type qui réussit dans la vie, l’aîné des enfants qui est en conflit larvé avec la figure paternelle… et ne parlons pas du reste de la distribution : un président américain qui se sacrifie pour alerter la nation, un scientifique aux penchants humanistes… et on pourrait continuer longtemps comme ça.

À qui la faute ? Au réalisateur, Roland Emmerich, qui signe le scénario de la plupart de ses films ? Stargate, Independence Day, Godzilla, Le Jour d’Après, 10 000… et maintenant 2012. Il est évident que les grands succès du cinéaste sont surtout imputables aux effets spéciaux, grandioses, qu’à la profondeur des propos que s’échangent les protagonistes. On m’objectera évidemment qu’aller voir un tel film, c’est être conscient de la vacuité du script. C’est juste une broderie pour ne pas donner l’impression d’être devant une démo de carte graphique…

2012 est donc une occasion manquée. La prophétie initiale avait pourtant un vrai potentiel pour bâtir un scénario digne de ce nom, soutenu par des FX magnifiques. Dommage que tout se termine – encore – pas un happy end à l’américaine. Pétard mouillé…

1 Comment

  1. artgoutlong a dit :

    Eh oui ! Il faut le voir en salle pour le plaisir non dissimulé d’en prendre plein les mirettes..c’est quand même bien commercial tout ça,du Emmerich quoi !! Mais bon..j’ai quand même frissonné j’avoue,quand le père Russe s’est sacrifié en projetant son fils par dessus l’arche.Roland ne prend pas de risques sur ses choix scénaristiques,plus c’est gros et plus ça flatte l’Amérique toute puissante,plus ça marche ! Un Allemand installé à Los Angeles,parfaitement intégré et soumis aux poncifs habituels du héros sans peur ni reproche.
    Mais je le redis,je n’ai pas boudé mon plaisir malgré tout,l’efficacité du truc m’a scotché et aveuglé mon sens critique durant deux heures et demi,et c’est bien ce que je voulais !

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