Invictus – du rugby et des hommes


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En 1994, l’élection de Nelson Mandela met officiellement fin à l’Apartheid en Afrique du Sud. Mais la société reste profondément divisée, tant sur le plan économique que sur le plan de la mixité sociale. Pour donner un élan au pays, Mandela fait le pari du sport comme ciment de la nation. Il décide alors de soutenir le jeune capitaine de l’équipe nationale de rugby. Leur objectif : gagner la Coupe du monde organisée en Afrique du Sud…

Il y a encore quelques années, je ne connaissais Clint Eastwood qu’à travers ses performances d’acteur, que ce soit des westerns, comme Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand ou encore le célèbre film policier L’Inspecteur Harry. Mais récemment, j’ai aussi découvert un Clint réalisateur, bourré de talent : citons ainsi Lettres d’Iwo Jima, Million Dollar Baby ou Gran Torino. Jamais déçu, c’est donc avec une certaine confiance que je suis allé voir Invictus.

Pourtant, le sujet du film ne partait pas gagnant : si le travail de Nelson Mandela en Afrique du Sud mérite d’être salué, je ne suis en revanche pas un grand amateur de biopics. Et pour cause, j’ai toujours la fâcheuse tendance de croire que le film va d’une façon ou d’une autre enjoliver la réalité, afin de présenter le personnage central sous son meilleur aspect. D’une certaine façon, c’est peut-être ce qu’il s’est produit avec Invictus, ne connaissant pas précisément la vie de Mandela.

Au-delà du caractère épique des matches de rugby, l’Afrique du Sud partant alors de très très loin, c’est la dimension politique qui est vraiment intéressante ici : Nelson Mandela, conscient que les Blancs et les Noirs ne risquent pas de faire la paix avant un moment, fait un calcul politique très fin : utiliser le rugby comme un outil pour la réconciliation nationale, de tolérance et de respect. Un pari osé, car le sport était alors détesté par les Noirs, véritable symbole des Blancs et de leur Apartheid. Un peu comme en France, avec le thème des Black Blanc Beur après la Coupe du monde de football en 1998.

Et pour incarner les deux personnages centraux du film, Clint Eastwood a fait appel à Morgan Freeman et Matt Damon pour incarner respectivement Nelson Mandela et François Pienaar. Autant vous le dire tout de suite, Morgan Freeman est magistral dans son rôle de « Madiba » que l’on suit à la fois sur le plan privé et sur le plan public. D’ailleurs, quel écart de comportement ! S’il semble confiant sur le plan politique, il a l’air parfois égaré lorsqu’il est dans sa sphère familiale. Matt Damon est également très bon, même s’il a quelques difficultés à trouver sa place dans un film complètement tourné sur Nelson Mandela. Même si leurs noms m’échappent, j’ai aussi trouvé sympathique les différents gardes du corps Blancs et Noirs. Ils étaient attachants avec leurs craintes et leurs assurances.

Un regret cependant. Quelques scènes de la finale Afrique du Sud – Nouvelle-Zélande étaient étranges. Si les ralentis peuvent donner un côté épique à la situation, j’ai eu le sentiment que Clint Eastood en a un peu abusé… ;-).

Invictus

Invictus

Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow’d.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.

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