La révolution musicale : liberté, égalité, gratuité

Ils seraient aujourd’hui en France près de 10 millions à vouloir échanger librement des fichiers musicaux sur Internet. « Ils », ce sont les internautes férus de musique qui consomment sans modération les fruits de la révolution numérique. Faut-il y voir en eux, comme les pouvoirs publics ont été tentés de le faire, des délinquants ? Ou sont-ils, comme d’autres ont pu le prétendre, les tenants d’une idéologie communiste nouvelle manière ?
La fièvre des débats autour du projet de loi de 2006 (loi DADVSI), censée protéger le droit d’auteur, le montre : la tension entre le marché et la démocratie est palpable. Mais, qu’on le veuille ou non, Internet a changé les règles du jeu. Consommation, diffusion, création… c’est toute l’économie de la musique qui s’en trouve bouleversée et toute une industrie qui peine aujourd’hui à se réinventer.
Dressant un tableau sans concession des dérives actuelles du « tout marketing » et d’un système devenu obsolète, l’auteur explore des nouvelles voies, fondées sur une analyse lucide de la situation : la gratuité de la musique sur Internet est irrémédiable. L’enjeu, dès lors, n’est plus d’y faire obstacle en essayant à force de préserver un système qui ne donne plus satisfaction, mais bien plutôt de tirer parti de cette réalité nouvelle, riche de promesses pour tous les acteurs de la filière. Ainsi Philippe Axel propose-t-il un nouveau modèle économique pour la musique et des solutions concrètes et originales comme le « musique ladder », la participation à la production de contenus sur Internet ou encore le CD Musical Interactif.
Et si la musique, aujourd’hui comme en d’autres temps, était annonciatrice d’une révolution plus large ?

Présentation de l’éditeur
De révolution, il est question à plus d’un titre. A travers le téléchargement illégal, la musique pose la question de la gratuité du bien culturel numérique et plus largement interroge les règles du jeu de l’économie de marché. Révolution aussi, parce que dans les nouveaux modes de partage de la musique, ce sont toutes les aspirations d’une génération de citoyens qui s’incarnent annonciatrices, qui sait, d’un nouvel âge de nos démocraties.

S’obstinant à assimiler le fichier musical à un bien physique – ne l’a-t-on pas comparé à une baguette de pain ? – la pensée dominante échoue à prendre en compte la nature réelle du fichier numérique qui, à la différence d’un CD peut être consommé plus d’une fois. Parce que le fichier numérique musical est abondant la gratuité ou la quasi-gratuité de la musique sur Internet est inéluctable.

Partant de ce postulat, l’auteur, lui-même musicien, nous propose un ample panorama de la musique actuelle des aspects juridiques notamment la fameuse loi DADVSI (loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information) jusqu’aux pratiques marketing qu’il dénonce fortement notamment parce qu’elles desservent l’art musical et les musiciens. Dès lors c’est toute la filière musicale qui est à réinventer. Défendant la notion d’exception culturelle l’auteur présente des solutions concrètes : le CD musical interactif la participation à la production de contenus sur Internet (redevance assumée par les internautes et incluse dans l’abonnement d’accès) le music ladder (outil de sélection des artistes basé sur une évaluation de pairs à pairs), les licences ouvertes (l’artiste choisit les conditions de diffusion).

Biographie de l’auteur
Musicien, Philippe Axel diffuse ses créations sur son blog www.philaxel.com. Il a été commercial dans les secteurs du disque, de la vidéo, de la hi-fi et de l’informatique, directeur d’antenne d’une radio locale et professionnel de l’Internet pour goa.com, repulica.fr et CPL France. Lauréat du Concours international des jeunes créateurs du Web au MILIA 98 à Cannes, il a participé aux rencontres sur l’avenir des modèles économiques de la musique organisées par la Fondation Internet Nouvelle Génération, le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique et le Conseil supérieur des musiques actuelles.

Pour de nombreux internautes, télécharger de la musique est devenu une pratique aussi courante que lire ses e-mails ou aller sur un site web, grâce à la démocratisation de l’ADSL et des moyens d’échange (téléchargement direct, logiciels de peer-to-peer, newsgroups, hébergeurs…). Pourtant, en coulisse, c’est sans doute une vraie révolution qui s’opère entre la vieille industrie du CD et les mutations forcées qu’elle va devoir prendre pour s’adapter à l’arrivée d’Internet.

Car la pénalisation à outrance n’est certainement pas la bonne solution pour une pratique sociale à laquelle pas moins de 10 millions de Français s’adonnent. Tout comme les tentatives de filtrage qui sont à l’essai (avec plus d’échecs que de réussite par ailleurs) par certaines sociétés et quelques FAI. Sans pour autant dresser les gentils (les internautes) contre les méchants (l’industrie du disque), ce livre explore des pistes de réflexion qui pourraient permettre à chacun d’y trouver son compte.

Un livre à recommander à tout ceux qui suivent ces évolutions avec attention. Espérons que les responsables politiques, les industriels et tout les acteurs de ce milieu lisent un jour ce livre afin de permettre la naissance d’une licence globale par exemple (idée à laquelle je suis favorable).

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