Twilight – un film qui manque de mordant

Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l’État de Washington, pour vivre avec son père. Elle s’attend à ce que sa nouvelle vie soit aussi ennuyeuse que la ville elle-même. Or, au lycée, elle est terriblement intriguée par le comportement d’une étrange fratrie, deux filles et trois garçons. Bella tombe follement amoureuse de l’un d’eux, Edward Cullen. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre les deux jeunes gens : lorsque Isabella comprend que Edward est un vampire, il est déjà trop tard.

Je le confesse à ma honte, j’ai vu les deux premiers opus de Twilight. Oui, le premier et le deuxième, quasiment dans la foulée. Et au risque de surprendre, ça ne m’a pas déplu. Mieux, je regarderai les prochains épisodes de la saga. C’est dire.

En même temps, je ne déteste pas les histoires romantiques contrariées. Elles ont plus d’impact que ces films qui versent dans une crasse mièvrerie, avec des dialogues sirupeux qui donnent envie de gerber. Tenez, un exemple parmi d’autres : Roméo et Juliette. Leur destin est tragique, et c’est tout l’intérêt de la pièce de théâtre. Pas comme la Belle au bois dormant qui attend que son prince arrive. Un peu léger, non ?

Dans Twilight, deux personnages m’ont particulièrement plu. Alice Cullen tout d’abord, parce qu’elle est canon. Et Jacob Black, parce qu’il a (malheureusement ?) le mauvais rôle dans ces relations triangulaires difficiles. Inévitablement, je me suis tout de suite retrouvé dans ce personnage, par sympathie. Il y a aussi un troisième protagoniste qui m’a assez amusé, le compagnon d’Alice Cullen, Jasper. Vampire récemment passé végétarien, il a encore beaucoup de difficulté à contrôler ses pulsions….

Mais n’allez pas croire que je n’ai trouvé que des qualités à Twilight. Plusieurs choses m’ont gêné : tout d’abord, certains passages dans les dialogues sont franchement cucul la praline. J’ai bien conscience que je ne suis pas le cœur de cible de l’auteur, du cinéaste et de l’ensemble des responsables du portage du livre au cinéma, m’enfin il y a quelques moments où l’on frise le ridicule. Même les adolescentes méritent mieux !

Tenez, dans la bande-annonce il y a ce passage croustillant :

Edward : c’est mon monde, pas le tien Bella.

Bella : mon monde, c’est toi…

Pour le coup, c’est pas l’histoire qui est contrariée, c’est le scénariste qui a rédigé les dialogues qui est torturé :-/.

Ensuite, vis-à-vis du respect de ce que je vais appeler la mythologie. Je n’ai rien contre certaines libertés artistiques, c’est même salutaire car il faut savoir s’extraire de certains poncifs du genre. Mais enfin, des vampires brillant à la lumière du jour et dont la peau semble être recouverte d’une fine couche de diamants… là, ça passe plutôt mal. Et pourtant, même les plus grands films du genre ont pris certaines libertés sans trop de contrariété. Ainsi, le fameux Dracula de Coppola ne supporte toujours pas la lumière, mais n’est pas tué par celle-ci.

On pourra aussi se poser des questions sur la façon de représenter les loups-garous. J’imaginais plutôt des bipèdes lycanthropes, or dans Twilight ils ont quand même plus pris du loup que de l’homme. Dommage, mais ce n’est définitivement pas le plus gênant.

J’ai été un peu déçu que les scènes d’action ne soient pas plus saignantes (un comble pour des vampires !) et plus nombreuses. Certes, le développement des relations est essentiel pour la suite de l’histoire, mais ce manque fait défaut. D’ailleurs, cette focalisation autour des relations adolescentes (qu’elles soient humaines, vampiriques ou lycanthropiques (?)) m’amène à me demander s’il n’y avait pas un message caché… ainsi, d’aucuns auront vu en filigrane une ode à l’abstinence sexuelle. Qu’en pensez-vous ? Les différents héros étant souvent à deux doigts de rompre cette tension sexuelle entre eux, on peut aisément imaginer que le film va être utilisé pour défendre ce point de vue.

Twilight, un film qui manque quand même un peu de mordant. C’est con pour un film de vampires !

4 commentaires

  1. LunacY a dit :

    Enfin un point de vu qui critique le film sur ces réels défauts ! Je vais bien dormir cette nuit =p
    L’absence de sexe dans le film vient surement du fait que S. Meyer et Mormone et on se retrouve face a des personnages trés (trop) lisses, qui ne boivent pas, ne fument pas, et sont extremement polis.
    Sur ce il faut que je pense a aller voir le film

  2. Soren a dit :

    Ah, je ne savais pas que Meyer était mormone ! Remarque, maintenant que j’ai cette info, je vois effectivement le film sous un angle complètement différent. Tout était un trop lisse en effet… pas d’alccol, pas de drogue, pas de déviance. L’Amérique rêvée :’D.

    J’ai quelques amis qui m’ont un peu charrié lorsque je leur ai dis que j’avais vu le film. M’enfin, certains d’entre eux en parlaient sans être allés au-delà de la bande-annonce… difficile d’avoir une légitimité =D.

  3. LunacY a dit :

    Entre ceux qui critique sans etre aller voir le film et ceux qui critique par principe en se disant que de toute facon il n’aimerons pas, on est pas sorti.
    C’est sur que si on va voir Twilight pour voir un film avec une réelle qualité de grand film…euh ba on a pas tout compris . :D

  4. Soren a dit :

    Exactement. Je les ai regardé comme tels, des divertissements, sans m’attendre à voir un film bouleversant le cinéma ;-).

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